Audrey Jacquin et Yann Morel, ingénieurs topographes diplômés en 2015, ont des profils jumeaux : tous deux vainqueurs du prix de l’Association française de topographie 2016, ils ont décroché un CDI dans la droite ligne de leur projet de fin d’études, et chacun a étendu le champ d’application du scanner 3D.

L’un scanne le fond des océans dans une jeune entreprise américaine pour le compte des compagnies pétrolières, l’autre scanne les lignes de chemins de fer pour la SNCF. Leur point commun : leur projet de fin d’études a consisté à appliquer, étendre, adapter et valider le scanner 3D dans ce domaine bien précis, jusque-là inexploré. Le but étant de disposer d’un nuage de points pour modéliser et reconstituer virtuellement le milieu scanné.

Voyage, voyage

Yann Morel est installé aux États-Unis, dans la verte et avant-gardiste ville de Boulder, à 1600 m d’altitude, au pied des montagnes Rocheuses dans le Colorado. C’est ici qu’est implantée 3D at Depth, une des rares sociétés au monde à développer des scanners laser 3D sous-marins. « Ils sont si coûteux qu’on ne les trouve pas dans le commerce et que les seules entreprises capables de financer les prestations sont pour l’instant les compagnies pétrolières » explique-t-il. Son temps se partage entre les missions sur le terrain, ou plutôt en mer, et le bureau où il traite les données.

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Il a obtenu ce poste singulier suite à son projet de fin d’études (PFE) chez Total à l’été 2015. Son but était d’adapter le scanner terrestre au contexte sous-marin, d’en étudier l’utilité et la validité. 3D at Depth était alors un partenaire. « Cela m’a passionné. Beaucoup de choses sont encore à développer, ça me plaît d’y participer. Et puis ça me donne l’opportunité de voyager partout dans le monde. J’ai envie d’en profiter ».

Beaucoup plus rapide, la technique donne des modèles 3D des fonds sous-marins, une véritable cartographie en 3D. « L’avenir des futures opérations sous-marines » estime le jeune ingénieur. On imagine sans mal les applications en archéologie, océanographie, etc.

Reconstitution en 3D

Pour Yann, « le choix du PFE influence vraiment la suite ». Audrey Jacquin partage la même expérience. Elle a décroché son CDI à la SNCF à Paris, dans la continuité de son PFE. Son stage a permis de valider l’utilisation et la précision du scanner laser dynamique pour les voies ferrées et la SNCF. Installé sur un wagon plat, il parcourt les lignes de chemin de fer pour scanner les voies et leur environnement immédiat. Les nuages de points obtenus permettent une reconstitution en 3D. Ces données sont très utiles pour la maintenance, le suivi de la végétation, les études de gabarit ou les plans.

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Audrey est maintenant chargée d’études topographiques. Comme Yann, elle partage son temps entre l’acquisition des données sur le terrain et la programmation dans son bureau parisien. « Avec les nouvelles technologies, la topographie évolue sans cesse. La recherche dans ce domaine me plait énormément » dit-elle. La technique se déploie maintenant sur toutes les lignes, autant dire que la mission est conséquente.

Après les fonds marins, les lignes de train, à quand un étudiant topographe pour scanner les sols extraterrestres ?

Stéphanie Robert

Crédits photos : droits réservés

1 commentaire

  • Que d’évolution depuis ma sortie de l’école !!!!!! Comme Audrey, la topographie m’a menée jusqu’au chemin de fer ! Je souhaite bonne continuation à ces deux jeunes pleins d’avenir.

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